2.1 Stratégies de conservation

2.1.4 Entreposage (stockage)

« La stratégie de conservation couramment adoptée par la plupart des musées consiste à entreposer une œuvre, qu’il s’agisse de la mise en entreposage d’équipement spécialisé ou de l’archivage de fichiers numériques sur disque [1]. »

Le principe usuel de la préservation à long terme est de se prémunir de plusieurs exemplaires d’un équipement donné si sa condition se maintient en entreposage, en dehors de son utilisation. Le stockage de l’œuvre La minute de vérité de Daniel Dion implique l’achat d’exemplaires des modèles d’écrans portables Sony et Casio dont la production a été interrompue. Cette même stratégie a été abordée dans l’évaluation de l’œuvre de Paik ; acheter et entreposer des téléviseurs identiques aux originaux. «Le principal désavantage du stockage de matériaux désuets est que l’œuvre périra lorsque ces matériaux éphémères cesseront de fonctionner [2].» Le principal avantage de cette stratégie est qu’elle maintient intactes l’authenticité et l’intégrité de l’œuvre – ses composants et ses modes d’opération ne changent pas. Dans les cas de Tlön de Christine Davis (ainsi que dans les cas de Paik et Dion), cette approche est problématique du fait que l’industrie a cessé la production du matériel à remplacer (projecteur à diapositive). Acheter sur le marché de l’usager est le seul moyen de se procurer du matériel de remplacement ou en vue d’entreposage, en plus d’assurer leur entretien par le maintien d’un savoir technique.

[1] Alain Depocas, Jon Ippolito et Caitlin Jones, « Glossaire des médias variables », 2003, https://www.variablemedia.net/pdf/Glossaire_FRA.pdf.

[2] Ibid.