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Nam June Paik, Gendarmerie royale du Canada, 1989


Installation vidéographique et sculpturale

 

Boîtiers de téléviseurs et de radios, écrans de téléviseurs couleur, vidéodisque et lecteur, cheval de bois et chapeau de feutre, 234,5 x 112 x 119 cm

 

Collection Musée des beaux-arts de Montréal, 1990.30a-g

 

Don d'Esperanza et Mark Schwartz

Nam June Paik, Gendarmerie royale du Canada, 1989, installation vidéographique et sculpturale, Collection Musée des beaux-arts de Montréal. Photo: MBAM, Christine Guest

 

Tirée de la collection permanente du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), Gendarmerie royale du Canada est une œuvre de l’artiste coréen Nam June Paik. Né à Séoul (Corée) en 1932, Paik est décédé à Miami (Floride, États-Unis) en 2006. Réalisée à Cincinnati (Ohio, États-Unis) en 1989, cette installation vidéographique et sculpturale se compose de l’équipement suivant : boîtiers de téléviseurs et de radios, écrans de téléviseurs couleur, vidéodisque et lecteur, cheval de bois et chapeau de feutre.

 

Gendarmerie royale du Canada est composée d’anciens boîtiers de téléviseurs et de radios de différentes formes et tailles disposés dans leur position habituelle, de côté ou à l'envers, dans lesquels sont insérés onze écrans de téléviseurs couleur à tube cathodique. Ces boîtiers sont disposés de façon à évoquer la silhouette d’un cavalier qui chevauche un cheval de bois, coiffé d’un chapeau rappelant le couvre-chef réglementaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Les écrans de téléviseurs diffusent la même source vidéo en couleurs, soit un montage en boucle qui présente, entre autres, des images du carrousel de la GRC et des drapeaux canadiens. Ces images sont perçues à travers des plaques de plexiglas ou de verre, ainsi que des tissus ou des grillages métalliques placés devant les ouvertures des boîtiers. Elles proviennent d'un lecteur de vidéodisque. Le signal vidéo est d'abord transformé par un modulateur RF et se rend ensuite à des distributeurs amplificateurs vidéo RF pour entrer dans la prise 75 Ω VHF ou la prise d'antenne externe (EXT. ANT.) des écrans de téléviseurs.

 

Gendarmerie royale du Canada fait partie de la collection du MBAM depuis 1990. Les technologies employées dans l’œuvre laissent présager la nécessité d’engager des actions de préservation et d’explorer des méthodes de conservation au regard des principaux composants de l’œuvre (vidéodisque, écrans de téléviseurs CRT). Une des difficultés s’impose du fait que l’artiste n’a pas été consulté avant son décès en 2006. Le MBAM doit à présent consulter les Nam June Paik Studios avant de procéder à toutes transformations de l’œuvre.

 

Le problème de conservation concerne principalement les écrans de téléviseurs CRT de moins en moins disponibles dans l’industrie et que l’on sait aujourd’hui supplantés par des écrans à plasma ou à cristaux liquides. Contrairement à certaines œuvres dont l’équipement (projecteur, haut-parleur, amplificateur, etc.) nécessaire à leur présentation est fourni par l’institution, tous les écrans de téléviseurs ont été acquis avec l’œuvre. Avec le temps, des problèmes techniques risquent de survenir et pourraient avoir des répercussions sur la qualité de diffusion des images. Assurer la maintenance de base des écrans de téléviseurs en minimisant leur usure constitue une première priorité. Le MBAM ne dispose actuellement pas d’appareils supplémentaires en réserve. Le stockage des écrans de téléviseurs apparaît donc comme une option de conservation à moyen terme examinée par le service de la restauration du MBAM. La provenance de certains écrans de téléviseurs fabriqués en Corée complexifie d’autant la tâche, puisque ces derniers sont difficilement trouvables sur le marché. Afin de préserver l’aspect esthétique de l’œuvre, de nouveaux écrans de téléviseurs aux mêmes dimensions pourraient éventuellement remplacer les téléviseurs coréens originaux. L’émulation et la migration représentent d’autres solutions à envisager pour assurer la présentation de l’œuvre dans le futur, mais comportent un risque de perte d’authenticité et d’intégrité de l’œuvre.

 

Un autre élément susceptible de poser un problème est la vidéo, puisque seul un vidéodisque avait été remis avec l’œuvre au départ. En 2001, cette copie maîtresse présentait des sauts de certaines images dus en partie aux différents effets (distorsion, bruit, etc.) recherchés par l’artiste. En raison de l’instabilité matérielle du disque qui risquait de causer une perte d’information ou une incapacité à jouer la vidéo, le MBAM a obtenu une vidéocassette Betacam SP, plus stable, produite à partir de l’originale, pour permettre la production de nouvelles copies d’exposition. Ultérieurement, le contenu vidéo pourrait faire l’objet d’une migration vers un format plus récent.

 

Voir tableau descriptif de l'œuvre de Nam June Paik, Gendarmerie royale du Canada