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À propos du Guide de conservation

 

Le guide de préservation des œuvres à contenu technologique

 

Quelques pistes et outils propres à la préservation des œuvres à contenu technologique

 

Préparé par le comité Conservation-Restauration

Émilie Boudrias

Alexandre Mingarelli

et Olfa Driss

Sous la direction de Richard Gagnier

 

Le présent document constitue un compte-rendu synthèse et singulier des cinq années de recherche que le comité Conservation-Restauration de l’Alliance DOCAM a entreprise sur l’examen et les stratégies de conservation et de préservation possibles pour les œuvres à contenu technologique.  Non seulement rend-il compte d’observations, de positions à adopter, et ce, à partir des paradigmes propres à la restauration-conservation, mais il propose une méthodologie décisionnelle, des façons de faire pratiques afin de mettre en place des mesures de préservation et d’intervention curatives sur ces œuvres, dont la grande caractéristique de fragilité tient à leur danger d’obsolescence et aux limites de leur usage.  Cet usage, que leurs équipements prédéterminent, dont les exigences de manifestations muséologiques ou autres tend à oblitérer.  De prime abord, il est significatif de constater que certains des concepts utilisés afin de systématiser un contexte de préservation pour ces oeuvres contemporaines sont souvent ébranlés tant par leur contexte de production, que leur nature conceptuelle. Ces concepts ne deviennent pas inopérants, mais il faut rendre compte de leur limite et, le cas échéant, proposer certaines redéfinitions; ce que nous espérons avoir accompli.

 

Les recherches menées préconisaient une approche basée sur des histoires de cas d’œuvres spécifiques; la structure du document ne peut que la refléter.  L’objet de la recherche a dû s’ancrer à des corpus de collections spécifiques, soit celle du Musée de beaux-arts du Canada, du Musée des beaux-arts de Montréal et du Centre Canadien d’Architecture.  Il est certain que des enjeux liés à des technologies non retrouvées dans ces collections ou à des oeuvres qui les mettent en jeu de façon singulière ne trouveront pas leur lot d’interrogations.  Cependant, nous croyons avoir déterminé un choix d’œuvres emblématiques des problèmes récurrents à la préservation de ce type d’œuvre et ainsi avoir pu dégager des approches décisionnelles qui pourront s’appliquer à des œuvres diverses, comportant des caractéristiques technologiques autres associées à des comportements de l’œuvre tout aussi inusités.

 

Les raisons de cette recherche étant liées à des technologies et à des supports de contenu qui ne cessent d’évoluer, de se transformer, de devenir de plus en plus performants et raffinés, pour éventuellement ne plus être disponibles et ce, dans des laps de temps souvent très courts, ces conclusions et propositions sont peut-être elles aussi fortement ancrées dans un temps historique déterminé, même si nous croyons que la méthodologie de préservation s’affirme de plus en plus et de mieux en mieux pour le cas des oeuvres à contenu technologique, dans une perspective de durée.  À notre avis, ce temps où nous sommes est en porte-à-faux entre le monde analogique et numérique, et joue des deux domaines.  C’est pourquoi il semble encore possible d’offrir, pour certains cas, des solutions qui maintiennent l’œuvre dans son mode analogique, parce que pour certaines œuvres il ne peut en être autrement.  Il semblerait que ces œuvres sont vouées à une durée limitée selon ce paradigme et nous croyons que cela devrait en être le cas, car autrement la trop grande perte de leur intégrité ne nous donnerait plus l’œuvre à voir et à expérimenter. D’où l’importance de déterminer ce qui constitue l’œuvre, en quoi elle est toujours l’œuvre; ce que les différentes histoires de cas s’attachent à bien inventorier.  Bien sûr, ces oeuvres pourront exister autrement, prendre le statut d’une manifestation documentaire, témoin d’une certaine histoire de production par exemple.  Mais cela, c’est une autre histoire.