Accueil Études de cas Dervish

Gary Hill, Dervish, 1993-1995

Installation vidéographique sonore

 

Structure en bois et aluminium, miroirs, lumière stroboscopique, 2 projecteurs vidéo, moteur, haut-parleurs, ordinateur et contrôles électroniques, synchroniseur, 2 lecteurs de vidéodisque, vidéodisques et programme, 2/2, dimensions variables

 

Collection Musée d’art contemporain de Montréal, A 97 1 I

Gary Hill, Dervish, 1993 – 1995, installation vidéographique et sonore, Collection Musée d’art contemporain de Montréal. Photo : Richard-Max Tremblay, © Gary Hill


Dervish est une œuvre de l’artiste américain Gary Hill né à Santa Monica (Californie, États-Unis) en 1951. Tirée de la collection permanente du Musée d’art contemporain de Montréal (MACM), cette installation vidéographique et sonore se compose des équipements suivants : structure en bois et aluminium, boîte miroir, moteur, 2 projecteurs vidéo modifiés (lampes stroboscopiques), 2 vidéodisques, 2 lecteurs de vidéodisque, synchroniseur, égalisateur graphique, détecteur de mouvements, boîte de contrôle, ordinateur portable, lecteur de code temporel, et 2 haut-parleurs.

 

Dervish est constituée d’une boîte miroir rotative qui réfracte des images et des éclairs stroboscopiques sur les murs environnants de la salle obscure. Deux projecteurs vidéo modifiés avec des lampes stroboscopiques intégrées pointent directement vers les miroirs tournants et créent des fragments d’images qui défilent à haute vitesse, se déplacent horizontalement et s’entrecroisent. Aux effets sonores (incantations sourdes et monologues entrecoupés), s’ajoute le bruit de l’activité centrifuge du moteur de la turbine et de la ventilation.

 

Une tour (structure en bois et aluminium) placée au centre de l’installation et à peine visible pour le visiteur, supporte les deux projecteurs, le moteur de la turbine, l’ordinateur portable ainsi qu’un lecteur de code temporel. Une lampe à incandescence installée derrière la tour permet aux visiteurs d’apercevoir celle-ci avant le démarrage de l’œuvre. Le mur de projection est semi-circulaire et a été construit spécialement pour l’œuvre. Un détecteur de mouvements envoie un signal à une boîte de contrôle dès qu’un visiteur entre dans la pièce. L’ordinateur contient le code de l’artiste (programme). Il envoie des commandes à la boîte de contrôle qui signale les paramètres liés à la vitesse de la turbine à images et au lancement des projections vidéo, des lumières stroboscopiques et du son.

 

La boîte de contrôle comprend de petits microprocesseurs qui gèrent la plupart des fonctions liées au démarrage de l’œuvre. Ceux-ci contrôlent l’intensité de la lampe à incandescence, les lampes stroboscopiques intégrées dans les projecteurs vidéo et l’action rotative du moteur de la turbine. Le moteur passe de 0 à 900 r/min dans des délais très courts, plusieurs fois pendant un programme de projection d’une durée approximative de cinq minutes. Les deux lecteurs de vidéodisque contiennent une copie identique de la vidéo, mais jouent une séquence différente. Le synchroniseur définit, entre autres, les paramètres de lecture de chacun des lecteurs (images de départ, choix des pistes sonores, etc.), ce qui donne l’impression d’une projection d’images aléatoires.

 

L’ordinateur portable constitue le composant clé de l’œuvre, puisqu’il renferme le code créé par l’artiste et détermine le fonctionnement de la turbine et les paramètres associés aux projections. L’œuvre ne peut donc plus être exposée si un trouble de fonctionnement du système informatique survient. Il s’agit là d’un problème auquel le MACM a déjà été confronté. D’autre part, les projecteurs vidéo modifiés par l’artiste, par l’ajout de lampes stroboscopiques, jouent également un rôle essentiel dans la présentation de l’œuvre. Modifiés en fonction d’une utilisation déterminée, ces projecteurs sont difficilement remplaçables puisqu’ils requièrent l’intervention de l’artiste.

 

Une documentation complète de cette installation implique de décrire les équipements et de définir avec précision leur fonctionnement incluant le rôle de chacun et leur relation. Le montage de Dervish implique des plans d’exécution précis. Le cahier des charges rassemble une suite logique de procédures illustrées de photos et de plans détaillés pour la construction du mur semi-circulaire, le positionnement, l’assemblage et l’ancrage de la tour. Il inclut des plans électriques qui schématisent l’organisation du câblage dans la salle d’exposition et la régie, ainsi que des règles d’entretien pour les mécanismes du moteur de la turbine qui requiert un suivi régulier (ajustements, lubrification du moteur et graissage des roulements à rouleaux coniques). Installer Dervish nécessite la présence d’un technicien du Studio Gary Hill afin d’opérer adéquatement le paramétrage de cet ensemble complexe. Le MACM devra collaborer avec l’artiste pour prendre des mesures adéquates dans le but de s’assurer de la préservation à long terme de l’œuvre. Le code programmé par l’artiste, fourni par le Studio Gary Hill, est conservé sur un DVD dans le dossier de l’œuvre au cas où le portable aurait besoin d’être reprogrammé.

 

Voir le tableau descriptif de l'œuvre de Gary Hill, Dervish