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Modèles de méthodologie en préservation d’œuvres d’art médiatique reposant sur des études de cas


Jour 1, Session 1

Richard Gagnier, Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) et Comité Conservation/Études de cas DOCAM, Montréal

Le terme art médiatique en temps réel englobe des œuvres dont les effets se déploient en fonction d’une certaine notion de mobilité ou de changements qui s’opèrent au moment où le spectateur en fait l’expérience. Ce terme s’applique en général au film, à la vidéo et à toute autre source d’images en mouvement, pour lesquels les pistes d’exploration se multiplient, avec les concepts et manipulations numériques largement utilisés de nos jours...
Richard Gagnier © DOCAM 2006

... Cela dit, des supports analogiques, comme les diapositives, peuvent aussi être englobés dans cette catégorie, tout comme les supports d’enregistrement audio, qu’ils soient analogiques ou numériques. Les efforts de conservation concernant ces types de technologie doivent examiner la nature de l’œuvre originale et évaluer la capacité à la conserver dans son format d’origine, en tenant compte de l’intégrité de l’objet et de la nature historique de la technologie. Cependant, les œuvres d’origine ne sont jamais jouées ou utilisées durant leur présentation, car elles deviennent la copie de préservation (en supposant que leur format est assez stable). Parmi les autres considérations figurent la technologie de la copie de présentation et la justification de l’utiliser, si la technologie est plus récente. Cette évaluation doit tenir compte de la mesure dans laquelle la technologie est visible dans la présentation. Il en va de même pour l’équipement. Il faut tenir compte de son rôle par rapport à l’intégrité de l’œuvre et de son importance historique, alors que de l’équipement nouveau et plus perfectionné devient disponible. L’équipement, étroitement lié à l’économie de marché, peut vite devenir obsolète, compliquant d’autant la problématique concernant une œuvre d’art dont l’identité et l’importance sont associées à son équipement. Ces considérations sont souvent difficiles à distinguer l’une de l’autre sur le plan théorique, car elles sont intrinsèques à l’effet global de l’œuvre. Tout dépend de la pratique artistique, certains aspects étant plus dominants que d’autres. Les artistes repoussent souvent les frontières d’une technologie donnée, avec pour résultante des effets qui dépassent l’usage évident et prescrit. Élaborer une approche de conservation pour les études de cas permet de définir ces considérations, de comparer les variations d’une œuvre à une autre, et de développer un modèle de conservation beaucoup plus global qui est à la fois singulier et assez structuré pour pouvoir établir des principes directeurs et des connaissances actuelles sur la stabilité relative de ces différentes méthodes technologiques.

Lien externe :

Stan Douglas, Nutka, 1996.