Jour 1, Session 4

Bruno Bachimont, Université de technologie, Compiègne

Jean-François Blanchette, University of California

La préservation des contenus artistique ne s’occupe pas seulement de l’intégrité des œuvres dans leur matérialité mais aussi de l’intelligibilité des contenus dans leur signification. Plusieurs niveaux peuvent être distingués, en particulier ceux où il est possible de manifester à nouveau l’œuvre (exposition, exécution, exhibition) et où il est possible de l’interpréter...

* Veuillez noter qu'une partie de cette présentation est en anglais.

...L’archivistique a développé des principes et méthodes qui ont fait leur preuve pour les contenus où la préservation du support sur lequel ils étaient inscrits pouvait garantir l’accessibilité au contenu. Depuis l’apparition des supports technologiques (audiovisuels et sonores) et des supports interactifs (numériques), ces principes et méthodes ne sont plus adaptés et ne garantissent plus la préservation tant de l’intégrité que de l’intelligibilité d’une œuvre. Dans le cadre de l’expérimentation MUSTICA menée sur les contenus numériques musicaux contemporains et électro-acoustiques élaborés au groupe de Recherches musicales de l’INA (INA/GRM) et à l’IRCAM, nous avons esquissé un cadre méthodologique et théorique et élaboré un outil permettant de conserver la documentation liée à une œuvre. Cet outil est aujourd’hui en exploitation courante.

Après une formation d’ingénieur en informatique, Bruno Bachimont effectue un doctorat en intelligence artificielle sur la résolution automatique de problèmes et un doctorat de philosophie sur l’articulation entre la technique et la connaissance. Il est aujourd’hui Directeur de la Recherche de l’Université de Technologie de Compiègne (France) où il enseigne la logique, la philosophie et l’ingénierie des connaissances et des documents. Parallèlement, Bruno Bachimont est directeur scientifique de l’Institut National de l’Audiovisuel (France). Bruno Bachimont travaille sur l’ingénierie des connaissances et des contenus dans une perspective pluridisciplinaire, mobilisant la philosophie de la technique et du numérique d’une part et l’ingénierie documentaire et ontologique d’autre part. Il a élaboré une méthodologie de construction d’ontologie et travaillé sur les techniques documentaires d’indexation. A présent, il expérimente ses recherches théoriques sur la préservation numérique, notamment des contenus artistiques et culturels où sont explorées les conditions de possibilité d’une philologie et herméneutique numériques.

Jean-François Blanchette est professeur adjoint au département d’études sur l’information, Université de la Californie, Los Angeles. Il est titulaire d’un B. Sc. et d’une M. Sc. en informatique de l’Université de Montréal (1995 et 1997), ainsi que d’un Ph. D. en études des sciences sociales du Rensselaer Polytechnic Institute (2002). De 1999 à 2001, il a été chercheur invité au CNRS de Paris, où il a étudié la définition d’un nouveau cadre juridique de reconnaissance de la valeur probante des documents électroniques, notamment de ceux produits par des notaires, des huissiers et des juges. De 2002 à 2004, il a été boursier postdoctoral au sein du projet InterPARES à l’École de bibliothéconomie et de sciences de l’information, Université de la Colombie-Britannique. Le Pr Blanchette enseigne dans le domaine de la gestion des documents électroniques, de la préservation numérique et des dimensions sociales de l’informatique. Sa recherche actuelle porte sur le développement d’outils théoriques et pratiques indispensables à la préservation à long terme d’objets numériques complexes, et l’étude de la fonction positive de l’oubli et du manque de mémoire dans un monde optimisé par des systèmes d’information.