Fiche de veille (Document) :
| Net art et musée ; une présentation des stratégies de métissage - Article "Internet au musée : Les tensions d'une exposition concertée" (Fourmentraux) | |
| Information bibliographique complète FOURMENTRAUX JP., Internet au musée. Les tensions d'une exposition concertée, Culture et musées, n. 8, Actes Sud, Paris, 2006. | |
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| Type de document Art_perio |
Mode de participation Analyse |
| Thématique 6- Pratiques des musées et œuvres à composantes technologiques | |
Veilleur : Emilie Boudrias | |
Jean-Paul Fourmentraux est docteur en sociologie et chercheur associé au Centre de Sociologie de l'Innovation de l'École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Il est également membre du Centre de Sociologie du Travail et des Arts. Dans son article Internet au musée : les tensions d'une exposition concertée, Fourmentraux montre les difficultés inhérentes à l'intégration des œuvres Net art au musée et les moyens utilisés jusqu'à maintenant pour pallier ces obstacles. Fourmentraux présente le rôle du réseau Internet qui agit d'abord pour les artistes du Net art comme milieu parallèle de travail, d'exposition et d'échange ; l'institutionnalisation des œuvres du Net art, si elle peut être souhaitée par le musée et l'artiste, ne se fait pas aisément. Aussi, la variabilité des œuvres et leurs frontières aux contours indécis rendent difficile, selon l'auteur, leur intégration dans les musées qui ont des normes d'acquisition, de conservation et de présentation liées à ce qu'il nomme le «régime de l'objet» (Fourmentraux 2006, p.136). À travers l'analyse de cas, l'auteur révèle les difficultés auxquelles ont été confrontées les premières institutions qui ont organisé l'exposition de Net art. Quelle est la limite de l'œuvre? Qu'est-ce qui est acquis par le musée? Qui est responsable des contenus générés par la participation du public? Voici quelques questions soulevées par ces premières tentatives exprimant l'existence de résistances entre la pratique artistique en réseau et sa mise en exposition au musée. L'auteur expose deux problèmes irrésolus dans cette relation réseau et musée : la délimitation des frontières de l'œuvre et la question de sa conservation (ibid. p.136). Après avoir mis en évidence la problématique de l'exposition et de la conservation du Net art dans les musées, l'auteur présente deux stratégies actuellement à l'œuvre pour contourner les obstacles rattachés à celle-ci : la démo et l'initiative du réseau des médias variables. La première encadre la réception de l'œuvre par le public par un acte de «mise en apprentissage» conduite par l'artiste (ibid. p.147), la seconde aborde la présentation et la préservation des arts numériques à travers une mobilisation et une concertation pluridisciplinaire dans laquelle l'artiste joue un rôle prépondérant. Selon l'auteur, l'approche de la concertation et de la collaboration entre les différents acteurs liés à la présentation et la préservation des œuvres à médias variables (artistes, conservateurs, restaurateurs, publics, techniciens, collectionneurs) tend à modifier les pratiques traditionnelles de muséologie, le rôle de l'artiste et celui du public. Par l'échange de savoirs et connaissances entre les intervenants liés à la présentation de ce type d'œuvre, chacun ajuste ses pratiques en fonction de la nature de l'œuvre et de son comportement (ibid, p. 149). Cette stratégie de collaboration et d'ajustement, bien que positive, gagnera, selon l'auteur, à être approfondie davantage (ibid, p. 151). Cet article est pertinent pour les chercheurs du DOCAM d'abord parce qu'il présente le dispositif du Net art, et plus largement la pratique de l'art numérique, à travers le spectre du réseau qui négocie sa mise en œuvre. L'auteur tient compte autant des acteurs humains (artistes, informaticiens, publics) que non humains (dispositifs techniques). Pour Fourmentraux, l'œuvre associée aux technologies de l'information et des communications est issue d'un «alliage sociotechnique fragile et instable» (ibid, p. 146) qui rend possible un équilibre entre trois pôles : le programme, l'interface, l'image. Selon lui, l'exécution de l'oeuvre est le fait d'un processus «évolutif et incrémental» auquel de nombreux acteurs prennent part (ibid, p. 146-147). Ce point de vue nous apparaît utile pour comprendre la nature des enjeux liés à la mise en exposition au musée et la préservation des œuvres d'arts numériques interactives. L'auteur propose une vision élargie du Net art en détaillant son contexte de création et le réseau sociotechnique qui permet son déploiement. Il montre l'importance d'avoir une compréhension approfondie du processus et du contexte de réalisation de l'œuvre Net art pour développer les stratégies les plus pertinentes pour sa mise en exposition et sa conservation. Bibliographie FOURMENTRAUX JP., « Internet au musée. Les tensions d'une exposition concertée », Culture et musées, n°8, Actes Sud, Paris, 2006. | |
Liens : http://cesta.ehess.fr/document.php?id=80 Informations sur l"auteur publiées sur le site du Centre de Sociologie du Travail et des Arts [En ligne] (page consultée le 26 mars 2007) http://www.csi.ensmp.fr/ Informations sur l"auteur publiées sur le site du Centre de Sociologie de l"Innovation [En ligne] (page consultée le 26 mars 2007) Acte Sud, Éditeur du périodique Culture et Musées [En ligne] (page consultée le 26 mars 2007) | |
